la Fabrication du Bouchon de liège

Le chêne-liège

 

Le liège est constitué par l'écorce d'un chêne particulier: le chêne-liège (Quercus Suber) qui jouit de la particularité de reconstituer son écorce après enlèvement. C'est le seul matériau naturel ou fabriqué, présentant à la fois une faible densité, une grande compressibilité, une forte élasticité, une grande adhérence, une imperméabilité élevée, une parfaite imputrescibilité et une grande durabilité; bref, toutes les qualités!

 

La préparation du liège

 

La première opération est le « bouillage » pendant une heure. Il a pour objet le gonflement de la matière, pour augmenter son élasticité, et le resserrement des pores ; ensuite le « raclage », d'où une porte de 25 % de poids (de la croûte), puis le « visage », c'est-à-dire le dressage des bords, pour permettre l'appréciation de la qualité, du veinage, de la couleur, etc., et enfin le « classement » aux dimensions, en épais, ordinaires, minces et rebuts.

 

Ce sont les lièges minces de 22 mm et en dessous qui sont achetés par les usines travaillant pour l'industrie du bouchon à champagne. De ces lièges, seulement un dixième environ sera retenu pour être digne de boucher du champagne. Ils devront en effet présenter toutes les qualités pour pouvoir résister, souvent de nombreuses années, à la pression de cinq ou six atmosphères. On les appelle des « lièges veinés ».

L’évolution du bouchon à champagne

 

On se servait au début de bouchons de liège en un seul morceau dits « homogènes »;fabriqués dans des lièges sélectionnés, ils devaient répondre à des besoins différents suivant la destination des vins et

 

la durée de bouchage requise.

 

Les difficultés techniques propres au bouchage d'un vin délicat dégageant une pression de 4 à 5 kg/cM2 suscitèrent une spécialisation très poussée d'une des branches de l'industrie du liège. Ces spécialistes s'attachèrent aux cours des années à améliorer sans cesse la qualité de leurs produits. Mais lorsque l'extraordinaire développement des ventes de champagne amena l'utilisation de boucheuses rapides, ils étaient prêts à proposer un bouchon semi industriel dont la tête en liège aggloméré résistait au traitement brutal des machines et permettait une régularité d'enfoncement.

 

Dans ce dernier type de fabrication, les rondelles de liège naturel restant au contact du vin assurent la pérennité de cet « heureux mariage » béni par Dom Pérignon entre le liège et le vin de Champagne.

L’élaboration du bouchon brut

 

À l'heure actuelle, ne subsistent pratiquement que les fabrications de bouchons agglomérés à l'aide de différents éléments :

 

-          les granulés, obtenus par la trituration de déchets de liège de qualité, puis dépoussiérés et calibrés ;

- la colle, dont la mise au pointa décidé de l'adoption définitive du bouchon aggloméré. La chimie a permis de mélanger des       produits qui lui donnent les qualités suivantes : résistance à l'humidité des caves ; résistance à la compression subie lors du bouchage, cette compression réduisant le bouchon de moitié ; résistance à la torsion latérale lors du débouchage maintien de la souplesse du bouchon pendant toute la durée d'emploi ;

- les rondelles de liège naturel, obtenues à partir de la planche de liège, bouillie une nouvelle fois, éventrée, écroûtée, puis débitée en bandes.

 

La fabrication des têtes

 

Les granulés et la colle sont soigneusement mélangés dans des malaxeurs. L’agglomération proprement dite se fait suivant plusieurs procédés en continu, procédé dit en boudins »; en moules individuels ; en moules de grandes dimensions, dans lesquels on tube les têtes.

Le séchage est obtenu par cuisson à des températures comprises entre 90 et 130° ou par haute fréquence.

L’encollage des rondelles est effectué sur des machines automatiques ou semi automatiques qui assemblent et pressent les différents éléments et assurent le séchage dans un four-tunnel dont la température est de 80 à 90°C.

La finition du bouchon

 

Les bouchons bruts ainsi obtenus sont alors « tournés » sur des machines automatiques alimentées par des distributeurs.

Chaque bouchon se présentent isolément sur un plateau pivotant de la tourneuse. Celle-ci l’enserre et le fait pivoter plusieurs fois sur lui-même en le maintenant toujours en contact avec le papier d’émeri. Viennent ensuite le marquage et le paraffinage.

 

Le choix du bouchon

 

On choisit un bouchon à champagne en observant:

l° le manche aggloméré qui devra avoir une compression uniforme.

2° le roule du bouchon : la nature, le veinage et la finesse des disques de liège naturel sont autant de critères de classification pour sélectionner le bouchon dans telle ou telle catégorie.

3° le miroir du bouchon : ce dernier, en contact avec le vin, mérite une attention toute particulière. Les miroirs ayant la plus grande finesse seront classés dans les meilleurs choix, ceux qui comportent de plus nombreuses piqûres vont dans les choix les plus courants.

 

Le stockage des bouchons avant bouchage

 

Les conditions de stockage des bouchons ont une très grande influence sur leur souplesse ou leur dureté car le liège est une matière vivante qui respire et s'imprègne des conditions atmosphériques du local dans lequel il est stocké À noter également que le liège est très sensible aux odeurs.

 

Le bouchage

 

Il est recommandé pour le bouchage le trempage des bouchons à l'eau chaude ou à la vapeur à une température constante de 40 à 45°C pendant 40 minutes à 1 heure : ne jamais dépasser 50°C car la paraffine entourant le bouchon a un point de fusion qui se situe entre 55 et 58°C. Ils seront ainsi parfaitement aptes à être introduits dans le col de la bouteille. La dernière précaution sera de prendre directement les bouchons dans l'eau sans attente prolongée à l'air libre, ce qui annulerait en partie les effets du trempage.

 

Le stockage avant expédition

 

D'une façon générale, on peut estimer qu'en dessous d'un temps de bouchage de 6 à 8 semaines, l'extraction du bouchon risque d'être difficile, voire impossible. D'autre part, il est fortement conseillé de ne procéder à l'ha­billage de la bouteille que lorsque la tête du bouchon a évacué l'eau qu'elle avait emmagasinée pendant le trempage. Dans tous les cas, habillée ou non, la bouteille

devra être stockée dans une atmosphère sèche et aérée, et il serait dans une cave humide et insuffisamment ventilée car la tête du bouchon s'imprégnerait de l'humidité ambiante et perdrait de sa résistance, indispensable pour entraîner le reste du bouchon lors du débouchage.

 

L'ABUS D'ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTE, A CONSOMMER AVEC MODERATION